🅰︎🆅🅸🆂
🅻🅴🅲🆃🆄🆁🅴
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Cela fait déjà un petit moment que j’ai terminé ce livre mais j’ai attendu un peu de le « digérer » avant de vous en parler. Attention, il n’est pas à mettre entre toutes les mains. Âmes sensibles s’abstenir ! Mais si comme moi vous aimez ce qui sort des sentiers battus, ce qui dérange, si vous n’avez pas peur d’être choqué, alors ce livre est fait pour vous. La psychologie de l’héroïne va clairement vous dérouter. En tout cas, moi, elle a attisé ma curiosité à bien des égards. Céleste est froide, dénuée de sentiments. Parfois vous vous direz qu’elle va bien finir par éprouver une certaine empathie, cesser ses manipulations, se « reprendre »... mais jamais cela n’arrive. Elle est ce qu’elle est et ne cherche même pas à le combattre. Elle est sans commune mesure avec les héroïnes que vous avez déjà rencontrées ou que vous pourrez vous imaginer. Derrière un physique parfait, ce n’est qu’une manipulatrice dévorée par ses pulsions obsessionnelles et qui abuse de sa position pour assouvir ses désirs. Froide, d’une intelligence redoutable, elle n’a pas plus de limite que de morale et trompe tout son petit monde. En bien des points, elle m’a rappelé Dorian Gray. Derrière cette enveloppe charnelle angélique se cache ce que l’âme humaine peut renfermer de plus hideux. Ses pensées, malsaines, tordues, sont décrites avec un réalisme époustouflant, j’ai adoré la plume d’Alissa Nutting qui nous guide dans cet esprit fascinant de perversité. La seule chose qui guide Céleste est la réalisation de tous ses fantasmes. Rien d’autre ne compte pour elle que le sexe (mais attention, pas avec n’importe qui, c’est là que repose toute l’histoire !) au point que tous ses actes, toutes ses paroles soient savamment calculés pour parvenir à ses fins. L’auteure réussit avec brio le tour de passe de nous laisser nous immiscer dans la tête de cette femme malade. Car oui, à ce stade on peut dire qu’elle est malade. Vraiment. Ce qui pour nous paraît la normalité la dégoûte sincèrement, sa normalité à elle est tout ce qui nous scandalise. On a plus l’habitude de lire des histoires où ce sont des hommes qui sont les pervers, et les femmes les victimes. Ici les victimes ne sont même pas encore des hommes et le pire, c’est qu’ils ne se considèrent même pas comme des victimes... L’auteure a fait un pari fou, osé. Pour moi, il est réussi haut la main.

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